
Shein n’est pas un « simple » problème de fast-fashion
Shein est avant tout un stress-test grandeur nature de la capacité de l’Europe à répondre à un capitalisme de plateformes chinois pensé à l’échelle planétaire. C’est en tout cas la convition de Jean-Dominique Séval, Président de l’agence topos et enseignant « Digital China » à l’Université de Dauphine. D’après lui, il faut traiter Shein comme la manifestation d’un nouvel ordre marchand sino-mondial, pour mettre en place une stratégie nationale et européenne à la hauteur de l’enjeu. En France, Shein est sous le feu des projecteurs au moment où les raisons d’une remise en question de sa présence en France se multiplient : amendes pour pratiques commerciales trompeuses, mise en cause pour greenwashing, enquêtes sur la vente de produits illégaux, réflexion pour une loi « anti fast-fashion », pression croissante pour un encadrement via le Digital Services Act à l’échelle européenne… Mais si l’on se limite au « dossier Shein », on passe à côté de l’essentiel : le basculement structurel de notre accès aux usines chinoises et, au-delà, de la place de la Chine dans les chaînes de valeur internationales. Dragons dominants Shein n’est qu’un des nombreux « dragons » du e-commerce chinois aux côtés des géants Pinduoduo (Temu), Alibaba (AliExpress) et Bytedance (TikTok) déjà largement développés hors de Chine, mais parmi

