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Shein n’est pas un « simple » problème de fast-fashion

Shein est avant tout un stress-test grandeur nature de la capacité de l’Europe à répondre à un capitalisme de plateformes chinois pensé à l’échelle planétaire. C’est en tout cas la convition de Jean-Dominique Séval, Président de l’agence topos et enseignant « Digital China » à l’Université de Dauphine. D’après lui, il faut traiter Shein comme la manifestation d’un nouvel ordre marchand sino-mondial, pour mettre en place une stratégie nationale et européenne à la hauteur de l’enjeu. En France, Shein est sous le feu des projecteurs au moment où les raisons d’une remise en question de sa présence en France se multiplient : amendes pour pratiques commerciales trompeuses, mise en cause pour greenwashing, enquêtes sur la vente de produits illégaux, réflexion pour une loi « anti fast-fashion », pression croissante pour un encadrement via le Digital Services Act à l’échelle européenne… Mais si l’on se limite au « dossier Shein », on passe à côté de l’essentiel : le basculement structurel de notre accès aux usines chinoises et, au-delà, de la place de la Chine dans les chaînes de valeur internationales. Dragons dominants Shein n’est qu’un des nombreux « dragons » du e-commerce chinois aux côtés des géants Pinduoduo (Temu), Alibaba (AliExpress) et Bytedance (TikTok) déjà largement développés hors de Chine, mais parmi

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IA : Sommes-nous en train de refermer la parenthèse de la modernité ?

Cela s’énonce comme un paradoxe : sous couvert d’innovation et de course à l’intelligence artificielle générale, c’est la parenthèse de la modernité qui est peut-être en train de se refermer. La révolution numérique, si souvent décrite comme la rupture – qu’elle est sans conteste – qui nous propulse dans un avenir incertain, voire terrifiant, semble nous renvoyer également dans le passé. En laissant réapparaître les structures anciennes de l’histoire de l’humanité : l’oralité qui l’emporte sur l’écrit, le précepteur sur l’école de masse, la mobilité choisie sur la mobilité subie, le recyclage sur le jetable, la tâche sur le métier, les esclaves sur les travailleurs, entre autres nombreux exemples identifiables. Premier signe de ce basculement : l’effacement de Babel puisqu’il est déjà possible de voyager et travailler dans n’importe quel pays sans apprendre aucune langue grâce aux derniers outils de traduction simultanée. Comme la fin probable de l’apprentissage nécessaire des langues. ➡️ 𝐂𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞 Fin de l’écrit et retour d’une civilisation orale… numérique Plus fondamentalement, c’est bien la fin de la civilisation de l’écrit qui s’annonce. Une journée sans lire une ligne, c’est désormais possible. Ce sera sans doute demain la norme, le cours normal des choses. Comme passer un

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« La fin de Babel » sur France Inter

Sommes-nous en train d’assister à la fin de l’écrit ? Après 500 ans de domination, l’oralité semble reprendre le dessus, marquant un véritable changement de civilisation. La révolution numérique, souvent perçue comme une rupture, nous renvoie également vers le passé, rétablissant des structures anciennes de l’histoire humaine.

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Vous êtes prêt à faire bénéficier vos équipes et votre organisation des apports des technologies de rupture :

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